Un commis de Douane a été arrêté dans la ville frontalière d'Ambam, dans la région du Sud, pour trafic de mandrill. Il a été arrêté par des agents de la Délégation Départementale des Forêts et de la Faune de la Vallée du Ntem, en collaboration avec la compagnie de gendarmerie d'Ambam. Une organisation d'appui à l'application de la loi sur la faune, connu sous le nom de LAGA, a fourni une assistance technique pendant l'opération.
Le trafiquant présumé a été arrêté avec un mandrill vivant dans une station-service à l'entrée de la ville, avec l'animal enchaîné autour de sa taille. Selon les enquêtes précédentes, il a voyagé avec le mandrill dans sa voiture de Kye-ossi à Ambam pour vendre l'animal. Il s'est arrêté à la station-service pour faire le plein de carburant lorsque des agents de la faune, qui avaient été informés de ses activités illégales, sont entrés en action et l'ont arrêté.
Des enquêtes plus poussées ont conduit à la convocation du Chef du Poste des forêts et de la faune de Kye-ossi, soupçonné d'être complice du trafic de mandrills. Selon les rapports d'enquête, le commis de Douane n'est pas un novice en matière de trafic illégal d'espèces sauvages. Il a détenu le mandrill pendant près d'un an avec l'intention de le revendre. Il semble qu'il ait utilisé son statut de douanier pour acheter et revendre des primates dans la région. Selon une source proche du dossier ayant requis l'anonymat, il s'agit du deuxième mandrill qu'il vend après avoir réussi à vendre un premier. Selon les mêmes sources, le commis de Douane se procure les primates auprès d'un braconnier à Lélé, près de Djoum, considéré comme une plaque tournante du trafic. Le trafic de primates, notamment le commerce de mandrills, devient récurrent dans le pays. Selon le rapport annuel 2020 de LAGA, 3 mandrills vivants ont été sauvés à Yaoundé, Lolodorf, et à Kribi. Le commerce des mandrills expose les humains et les animaux à des zoonoses. De plus, les primates sont aussi fragiles que les humains et les primatologues pensent que le contact constant entre les humains et ces animaux les rend plus vulnérables car les humains peuvent également transmettre des maladies aux animaux alors qu'ils n'ont pas forcément les immunités nécessaires pour ces maladies. Il est donc extrèmement important de protéger et de sauver ces espèces.
La liste rouge des espèces menacées établie par l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) classe les mandrills parmi les espèces vulnérables et en danger. Ils sont également totalement protégés par la loi camerounaise de 1994 sur la faune et le trafic de cet espèce est interdit. Cette loi stipule que toute personne trouvée en possession de tout ou partie d'une espèce sauvage protégée est considérée comme ayant capturé ou tué l'animal et est passible d'une peine de prison pouvant aller jusqu'à 3 ans et/ou d'une amende de 10 millions de francs CFA.